Chateau

Mais Rochemaure se définit aussi et surtout grâce à son château, étonnante forteresse du XIIème siècle, construit sur un dyke (cheminée volcanique), avec des pierres de basalte et de calcaire (noires et blanches) qui en font toute l'originalité. Doté d'un donjon de 70 m de haut et d'enceintes crénelées, le château de Rochemaure fut l'ancienne seigneurie des Adhémar de Monteil puis un refuge pour les catholiques de Montélimar.

Les remparts

Ils ont été construits au XIIIe siècle et classés depuis 1923. On les appelait «vintenum» car les habitants qui étaient protégés devaient donner le vingtième de leur récolte au seigneur pour l'entretien des murs et de la garnison.
Observez les tours des remparts: ce sont les tours de flanquement. Il y en a 2 sur le rempart nord, 2 sur le rempart sud et une sur le rempart ouest. Elles ont pour fonction de protéger les remparts en permettant de tirer parallèlement à la ligne de défense. Ainsi on peut tirer sur le flanc de l'assaillant d'où le nom "tour de flanquement". Leur espacement était calculé en fonction de la portée des armes de jet utilisées.

La tour du Guast

 
C'est la grosse tour située sur le rempart nord. Elle a été construite au XIIIe siècle sur un dyke basaltique (c'est à dire sur un filon de lave volcanique)..
On y trouve à l'intérieur les restes d'une cheminée, d'une porte finement sculptée et un vaisselier encastré dans le mur. Le four à pain serait presque encore utilisable.
Les meurtrières et les autres ouvertures sont de grande qualité et les murs de bel appareil. Une porte est décorée avec des pierres de tuf.
La tour du Guast n'était pas une tour de défense banale. Le propriétaire, le comte de Pampelonne explique que cette tour appartient depuis plusieurs siècles à sa famille probablement depuis l'époque où son aïeul Josserand de Guyon de Geys de Pampelonne était gouverneur de Rochemaure de 1582 à 1592. Les éléments architecturaux de ce monument font penser que cette tour était un second château de dimension plus modeste bien sûr que le château principal. C'était peut être la résidence du coseigneur de Rochemaure.

l'ensemble castral

 
on atteint d'abord le village de la Fare en suivant un chemin pentu qui longe des roches volcaniques supportant une portion de l'enceinte dont fait partie la tour de Bise.

LA LEGENDE DU SAUT DE L'ANE

Une nuit, il y a de cela fort longtemps, le Diable voulant s'approprier une âme, poursuivait un pauvre paysan qui, monté sur son petit âne gris, revenait de Sceautres ou d'Alba.
L'âne était fort agile; pourtant, malgré toute sa vitesse, le Diable allait l'atteindre. Arrivé en vue de Rochemaure, la montagne s'entrouvrit tout à coup. L'âne, d'un grand élan, sauta l'obstacle, prit pattes de l'autre côté de la faille, sauvant ainsi son maître. Le Diable lui, fut paraît-il obligé de renoncer ce soir-là à trouver une âme; en effet le précipice formé tout à coup l'avait arrêté dans sa course et tout au long de son retour chez lui, ne trouva âme qui vive.
A l'abri de Satan et de ses maléfices, le pauvre paysan entra dans l'Eglise Saint-Laurent et remercia le ciel de l'avoir préservé des griffes de Satan.
Jamais plus, Il ne revit le Maître des damnés.
Ce sombre précipice, encore de nos jours, vous donne le frisson si, en faisant le tour, vous regardez d'en haut l'endroit où attérit d'un saut miraculeux, ce petit âne gris.

La légende de la fille emmurée

Il était une fois un seigneur de Rochemaure qui voulait marier sa fille avec un noble des environs. la damoiselle ne l'entendait point ainsi et voulait épouser celui qu'elle aurait choisi, fut-ce un manant. Son père l'ayant déclarée rebelle, la fit emmurer dans l'épaisseur duvintenum nord.
Nul n'a jamais retrouvé le corps de la belle, emporté dit-on par les anges, et les murs se sont refermés sur leur secret............

Quartier de La Fare, avec la statue de sainte Marthe

c'est le plus vieux quartier de Rochemaure qui, en ruine, a été parfaitement restauré. Ses maisons sont à nouveau habitées. C'est une succession de passages voûtés et de ruelles sinueuses ; on remarque un four à pain, plus loin une statue de sainte Marthe, patronne de la ville, la vue sur le Rhône est superbe.

 

Pont suspendu historique sur le Rhône (1859), fermé à la circulation

L'ancien pont suspendu sur le Rhône a été construit en 1858 par les collaborateurs de Marc Seguin, inventeur des ponts en fil de fer. Monument inscrit.

Pont suspendu historique sur le Rhône (1859)

 

La légende de la chèvre d'or

Il y a bien longtemps, alors que Rome régnait sur la contrée, l'opulent décurion Marcus Assupius fit construire une somptueuse villa sur la montagne de Cheyre, où les marbre de Carrare voisinaient avec les étoffes d'Athènes et les vases du Pirée.
Marcus qui aimaient les bêtes, avait fait construire une écurie "modèles" pour ses chèvres. Il ne se passait pas de jours, sans qu'il leur rendit visite, les peignant, les cajolant...
Une petite chèvre blanche, au poil souple et soyeux, aux yeux doux et caressants avait toute son affection.
Pourtant, soit qu'elles fussent trop cajolées ou trop parfumées, les chèvres s'enfuirent dans la montagne un beau matin, pour ne plus revenir.
Seule la petite chèvre blanche était restée. Marcus en fut tout réconforté malgré son chagrin immense. Afin qu'elle ne parte pas comme les autres, il lui promit de faire exécuter son portrait.
Il fit faire une chèvre en or massif à un habile sculpteur de Rome. On ne sait pas si la chèvre fut sensible au don et si elle demeura chez le décurion.
La villa est anéantie depuis bien des siècles, et la pauvre chèvre d'or enfouie sous les décombres...

La légende du seigneur et du serf

Par un jour de froid hiver, un sire de Rochemaure partit chasser le sanglier dans la forêt du
grand bois. A son approche, toutes les bêtes, même les plus féroces, se terraient. Car les
bêtes savaient bien que le seigneur de rochemaure était le sire le plus cruel qu'on ait jamais connu, plus cruel que le tigre des lointaines contrées.
Seul, un serf qui n'entendait point le langage des bêtes, était demeuré à couper du bois, sous la neige et le vent. Il n'entendit point venir le méchant maître et lorsqu'il l'aperçut, il était trop tard.
Le seigneur, à cheval, les pieds dans ses étriers d'argent, avait froid. Il avait surtout froid aux pieds, mais ne voulait pas descendre de sa monture ; son cheval était fait pour le porter et un seigneur d'une telle importance aurait déchu de marcher à pieds.
Lorsqu'il vit le serf sur ses terres, il entra en grande fureur. Saisissant son épée, en deux bonds de sa monture il fut sur l'homme. Puis d'un coup, sans rien dire, fendit de haut en bas le malheureux bûcheron. Alors, se déchaussant, il plaça ses pieds engourdis dans le cadavre chaud.
Quand ils connurent l'affaire, les gens de Rochemaure maudirent leur suzerain et, l'année suivante, au même jour, l'on dit que le diable en personne, empruntant la forme d'un énorme sanglier, vint emporter de son château le sire de Rochemaure...

 

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