la pierre de St Emiland

 

LA PIERRE DITE GUÉNACHÈRE

 


Le premier site classé de Saône-et-Loire présenté par la DIREN.(Direction Régionnale De L'Environnement)

C'est véritablement un site unique, situé au coeur de la forêt communale de Saint-Emiland (taillis de charmes avec chênes et bouleaux, entrecoupé ici et là de parcelles enrésinées). Pour la trouver, il faut partir du lieu-dit La Madeleine, à un peu plus d'un kilomètre de Saint-Emiland, sur la D 978 qui mène à Autun. En face de l'embranchement avec la D264 (direction Antully), une petite route longeant un important corps de ferme s'échappe dans les bois de Saint-Emiland. Elle se transforme en chemin forestier après un petit parking. Il faut suivre celui-ci sur environ 1 km. Une intersection fléchée (pancarte ancienne) indique alors la direction de l'oratoire, de la source et de la pierre Guénachère (à gauche). Après 200 mètres, l'oratoire et la source se dévoilent au promeneur. C'est un endroit très particulier et reposant. La pierre, elle, ne se dévoile qu'aux plus curieux. En rebrousant chemin, on découvre un petit sentier (à gauche si on a l'oratoire derrière soi). Il permet de découvrir rapidement une première pierre appelée "Pierre du Sacrifice". Mais c'est un peu plus loin, en s'enfonçant dans la forêt de feuillus que se fait la rencontre avec la pierre Guénachère, un gros bloc de granite entièrement recouvert de mousse et marqué d'un grand cercle creusé dans la roche. Elle serait le témoin d'une très ancienne pratique qui utilisait les rochers de la forêt pour en extraire des pierres de meule. Mais de nombreuses histoires légendaires tournent autour de cette pierre étonnante...

La legende :

on raconte qu'un jour, un miracle se produisit dans les bois, tout près d'une fontaine sacrée. Alors qu'une famine sévissait au village, emportant jour après jour les plus pauvres dans la mort, les habitants de Saint-Emiland s'y rendirent pour implorer Dieu de leur venir en aide. Après bien des prières, leur vœu fut exaucé. Du ciel tomba une pluie bienfaisante, non pas de gouttes d'eau mais de beaux pains tout chauds. Un, deux, trois, quinze, cent : tout un tas se trouva bientôt là, amoncelé en plein centre du bois. À la désolation succédèrent rires et joie ; ce soir-là on dansa au son des violons, en mordant à pleines dents les miches providentielles. Les ventres bien remplis, on décida pour remercier le ciel de consacrer les pains qui n'avaient pas été consommés. Alors survint un deuxième miracle. Mie et miettes se muèrent en pierre, se regroupèrent et formèrent un gros rocher ponctué ça et là des plus jolies couronnes.

Peut-être l'avez-vous deviné ; en fait de pains, ce que les gens d'antan trouvèrent dans les bois furent des meules de moulins. Plus qu'à une intervention divine, on doit à l'érosion l'apparition de cette meulière morvandelle. Au cours des millénaires, l'eau fluant de la source miraculeuse fini par entailler un banc de grès conglomératique épais de quelques mètres. Ce banc affleure sur les bords du plateau, tandis qu'aux endroits où l'érosion a le plus travaillé, sur les pentes et au fond du vallon, il ne subsiste plus que sous la forme de blocs isolés. La Pierre Guénachère est l'une de ces roches solitaires. Elle apparaît sur les flancs du coteau et légèrement basculée vers l'avant, ce qui accentue son aspect à la fois monumental et incongru, même si ses dimensions restent assez modestes — trois mètres de long, deux de large et autant de hauteur. Vue de loin, on la prendrait pour un petit toit de chaumière ou pour un grand couvercle de sarcophage romain. Mais vue de près, le doute n'est plus permis. Sur les pentes du « toit » apparaissent d'un côté trois empreintes et une ébauche de meule, de l'autre côté une magnifique ébauche taillée en plein centre du rocher. Mètre en mains, on comprend mieux l'origine de la légende des pains. En effet, les ébauches ressemblent à s'y méprendre aux grandes couronnes que vendent les boulangers de campagne ; elles en ont la forme et presque la taille, avec leurs 12 cm d'épaisseur pour 83 à 87 cm de diamètre. Malheureusement, la tradition n'indique pas en quelle année cette fournée un peu particulière fut pétrie. Les dimensions réduites des meules renvoient à une époque antérieure à la Renaissance, peut-être au haut Moyen Âge.

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