LA VILLA PERRUSSON

Située à Ecuisses (Saône-et-Loire), à proximité du canal du Centre, la villa Perrusson est un des sites de l'Ecomusée Creusot Montceau.
L'Ecomusée a pour vocation d'étudier et valoriser le patrimoine et les habitants du territoire, marqué par ses industries minières, sidérurgiques, céramiques, verrière, mais aussi ses paysages et lieux de vie.

La villa Perrusson est une ancienne demeure bourgeoise construite entre 1869 et les années 1890 par la famille Perrusson, patrons de l'usine céramique d'Ecuisses. D'abord simple demeure d'habitation, elle est devenue une maison catalogue permettant aux Perrusson – Desfontaines de montrer l'importante variété de leurs productions. Par son implantation choisie en bordure de la voie ferrée, elle offre aux voyageurs la possibilité d'admirer ses décors.
Placée au centre d'un parc à l'anglaise, la villa Perrusson est inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques.
Depuis 2016, la villa accueille des artistes contemporains spécialisés dans la création céramique à exposer leurs œuvres dans ses jardins. Les visiteurs ont ainsi pu découvrir les œuvres d'Agnès Debizet, Joanna Hair, Frédérique Fleury, Jean Fontaine et Pablo Castillo. Tout au long de l'année, concerts, animations et événements rythment la vie de la villa Perrusson et de son jardin.

Avril 2023 marque l'ouverture des intérieurs de la villa Perrusson. Le public peut découvrir dans le pavillon Perrusson un espace d'exposition temporaire. Le pavillon Desfontaines abrite quant à lui des intérieurs meublés et décorés tels que les habitants du XXe siècle ont pu les connaître. Ils sont complétés par un espace d'interprétation permettant de découvrir l'évolution de la villa et la famille Perrusson-Desfontaines

La villa Perrusson a été construite sur une parcelle enclavée entre l'usine de production Perrusson et la voie ferrée qui relie Chagny et Le Creusot Montceau. Le plan d'origine du jardin n'a pas été retrouvé. Cependant, son organisation spatiale est très caractéristique du style de jardin dit « à l'anglaise ».
D'après les photographies de la famille Perrusson, les abords de la villa étaient fleuris par de nombreuses potées.
Ce jardin a été certainement créé au moment de la première construction, c'est-à-dire autour de 1870. Après l'ajout de la partie Desfontaines, il fut quelque peu réduit.
 
On y construisit une orangerie pour conserver les plantes fragiles en hiver, seul élément décoratif du parc. À cette époque, le parc était relié à une autre parcelle en partie ouest, qui servait de potager et rejoignait les écuries situées un peu plus loin.
Réhabilité dans l'esprit des parcs paysagers du XIXe siècle, avec son bassin, son orangerie, ses larges pelouses, ses arbres imposants et ses allées sinueuses ponctuées de massifs de buis aux formes courbes, le jardin de la villa offre un écrin précieux à cette demeure bourgeoise.
Pour retrouver l'esprit des jardins à l'anglaise, l'architecte paysagiste s'est appuyé sur trois grands principes :
Reconstituer une ceinture périphérique et une trame dense de buis pour constituer l'ossature du parc et ainsi fermer les vues au paysage extérieur (sauf côté voie ferrée).Introduire dans les massifs de buis qui bordent les pelouses d'autres essences rares qui donnent de la variété et de la couleur,Redessiner deux belles pelouses, véritables puits de lumière pour le parc et mettant en valeur la villa. 

Un jardin à l'anglaise

Les massifs, presque exclusivement plantés de buis, structurent le jardin. Ils sont maintenus en bosquets denses taillés en formes courbes qui adoucissent le paysage.
Pour enrichir le lieu, des essences remarquables à port naturel ont été ponctuellement implantées dans ces massifs. On y trouvera une série d'érables, des chênes, un glédistsia, un liriodendron, etc.
Autant d'essences qui manquaient dans la palette végétale typique des jardins du XIXe siècle. C'est pour cette raison, qu'un séquoia de 16 mètres a été planté près de la grande pelouse arrière. D'ici quelques années, l'arbre prendra toute sa majesté dans ce lieu.
Un espace plus travaillé et plus fleuri a été dessiné au pied de la façade Desfontaines. Il s'agit d'alcôves de verdure, qui conjuguent trois essences : le buis, l'if et le houx.
La pièce d'eau d'origine, dans le bas de la pelouse de l'entrée, a été remplacée par un bassin aux formes libres. Derrière lequel un petit tertre couvert de buis rappelle la représentation symbolique de la montagne. Cet artifice de jardin abritait très souvent dans ses entrailles la glacière de la propriété. Ici, la glacière n'a pas été reconstituée, mais l'artifice demeure.
Des rosiers anciens grimpants et rosiers lianes ont été plantés au pied des murs et des clôtures. Dans quelques années, leur grand développement offrira au regard de magnifiques coussins de fleurs à admirer de mai à juillet. Toutes les allées ont été retracées dans l'esprit des jardins à anglaise.

Vitrine d'un savoir-faire

Sur les rives du canal du Centre, cette villa édifiée à partir de 1869 par une famille d'entrepreneurs céramistes est l'un des témoins de notre histoire industrielle locale.

La construction de la propriété s'échelonne entre 1869 et 1900. Ses décors colorés sont créés et réalisés dans l'usine attenante, en collaboration avec l'architecte Tony Ferret et des artistes formés aux écoles d'art de Lyon et Paris.

Les commanditaires invités à déjeuner peuvent ainsi apprécier, sur pièce, la qualité des éléments céramiques présents sur les façades, décorant les parois intérieures de l'oriel, les pavements, les plafonds. Une large ouverture est judicieusement ménagée dans le parc arboré, offrant aux voyageurs de la ligne de chemin de fer une vue imprenable sur la villa et ses décors.

La villa Perrusson est située à proximité du canal du Centre dont le percement, débuté en 1784, révéla des gisements d'argile qui favorisent l'essor de la « vallée de la céramique » de Digoin à Chalon. De la quarantaine d'entreprises en activité entre 1820 et 1960, ne subsistent aujourd'hui que cinq unités en activité.

Hormis les bâtiments de l'administration de l'entreprise Perrusson-Desfontaines situés en bordure du canal du Centre, la villa est le dernier vestige remarquable de l'entreprise Perrusson. Cette « maison-catalogue » unique en son genre, protégée au titre des Monuments historiques, illustre la réussite sociale de ces entrepreneurs, leur sens des affaires, de la communication et leur goût éclectique.

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