la source du Doubs Dénivelé : Quasi nul Distance : 3 km Durée : 1h30

Pour cette petite promenade, nous vous conseillons de vous garer sur le parking de la mairie à Mouthe et de rejoindre à pied la statue de saint Simon. Pour se faire, contournez la Poste, longez la fromagerie, passez le pont, observez en face de l'église la maison à grands pans de bois et prenez la rue de Beau Regard.

Une fois au pied de saint Simon, redescendez la petite butte et partez à droite. Dans un petit virage, sur votre gauche, suivez le sentier fléché de rouge et de blanc. Au bas du pré, traversez la rue et suivez "Le sentier de la source du Doubs".

Vous découvrirez alors un kilomètre plus loin les eaux transparentes du Doubs, quelques renoncules jaunes rares et interdites à la cueillette. Les rives sont particulièrement agréables.

Bientôt, vous débuterez une légère ascension pour rejoindre l'antre qui découvre le "Doubs juvénile".

Admirez juste au-dessus le bel exemple de pli jurassien.

La Source du Doubs

La rivière, LE DOUBS, prend sa source à Mouthe.

Les pluies de la région de Mouthe sont collectées par un immense réseau souterrain.

La rivière apparaît à Mouthe au fond d'un ruz.

La cavité d'où jaillit l'eau est un lieu de mystère.

La température de l'eau n'excède pas les 6°C et le courant est fort.

Le rocher est formé de couches de calcaire, roche friable et sensible à l'érosion de l'eau .Certaines couches se creusent sous l'action du gel.

Le site naturel de la Source du Doubs est inscrit à l'Inventaire des sites naturel du Doubs. Le respect des lieux (calme, propreté) permettra d'en préserver les attraits en cheminant uniquement sur le sentier.

Quelques secteurs peuvent présenter des dangers pour des enfants livrés à eux-mêmes : bélvédère, bords de la source et ponton dans la tourbière.

Sur votre gauche, empreintez le sentier aménagé qui monte, cette fois-ci assez séchement jusqu'au belvédère de la source du Doubs. Il offre une vue imprenable sur le village et les montagnes qui l'embrassent.

Vous redescendrez à la source et rejoindrez la tourbière par le chemin qui part sur votre gauche. Un ponton vous permettra de vous avancer au coeur de la tourbière.

l'histoire de la Vouivre de la Source du Doubs

Jadis, une vouivre hantait la Source du Doubs.
Quand l'eau montait et que de longues coulées d'écume blanche sortaient de la grotte, entraînées par un courant rapide et bouillonnant, on pensait que la vouivre s'agitait sous terre comme un démon.
Mais le monstre était plus dangereux encore lorsque la Source laissait sourdre une onde claire.
L'imprudent qui se penchait sur ce miroir liquide se trouvait comme fasciné par une étrange
lumière, il glissait sur le rocher humide et la vouivre l'emportait au fond de son antre.
 
On savait vaguement que la Bête, ainsi qu'on la nommait, avait la forme d'un serpent, des
écailles vertes et noires ; on était sûr qu'elle volait dans les airs et que son œil unique
resplendissait encore plus la nuit que le jour. Certains soirs, en guise de promenade, elle
allait s'ébattre dans le torrent du Bief, qui naissait, à cette époque là, au pied du rocher de
Crève Cœur.
Les gens de Mouthe, lorsque la vouivre se rendait ainsi d'un point à un autre, voyaient dans le ciel une traînée
lumineuse qui s'élevait sur les flancs du Noirmont pour aller disparaître du côté des Roches, et ils se signaient, car la redoutable bête leur inspirait une grande frayeur.

Mais un jour, cette vouivre, qui avait déjà tant fait mourir de pauvres hères, périt à son tour.
Voici comment. Un homme de Cudubief, hameau dont il ne restait plus qu'une
maison il y a cinquante ans, coupait du bois dans la forêt.
Pour échapper à un orage, il se réfugia dans le creux des Roches et s'y endormit. Quand il se réveilla,
la pluie avait cessé, mais il faisait déjà nuit.
Comme le ciel était sans lune et sans étoiles, il fut bien étonné de voir que le creux se trouvait illuminé et formait un vaste halo de clarté au milieu de la forêt toute sombre.
 
Il eut bientôt l'explication de ce phénomène : sur une pierre plate, à peu de distance,
une boule aveuglante rayonnait de tous ses feux. Puis cette lumière s'éleva brusquement au-dessus des grands sapins, et disparut.
L'homme pensa aussitôt à la vouivre et à son escarboucle merveilleuse.

Rentré chez lui, le bûcheron savait déjà comment il opérait pour s'emparer du trésor
de la vouivre. Sans rien dire à personne, il prit un cuvier à lessive, le hérissa à l'extérieur de
clous solides et acérés ; puis il le transporta près de la source et le renversa sur le sol, le fond
en haut. Combien de nuits l'obstiné paysan passa-t-il sous son cuvier, à surveiller, par
quelques fentes, les alentours ?
 
Mais un soir sa patience fut récompensée.
Les abords de la source furent inondés de lumière et la vouivre apparut. Elle déposa son escarboucle sur la
même pierre plate et commença à s'ébattre dans l'eau.
Tapi sous son cuvier, notre homme avait suivi attentivement tous les gestes du monstre. Quand il le vit bien occupé à se baigner, il s'avança sans bruit, comme une tortue sous sa carapace, tout près de la pierre plate.
 
Puis il souleva le bord de son abri, tendit le bras, s'empara prestement du rubis et, laissant retomber sur lui et le trésor le lours cuvier hérissé de pointes, il attendit, plus mort que vif .
 
Bientôt un sifflement lugubre lui déchira le tympan, puis le cuvier, heureusement solide, fut ébranlé par un choc violent. Pendant des heures, la terrible bête s'acharna, grondant, sifflant, se blessant cruellement aux clous Contre le cuvier dont la résistance la rendait folle de rage. Enfin, cris et coups s'affaiblirent et
finirent par cesser.
Craintivement, notre homme osa soulever le bord de son abri. Et comme une large traînée de sang se dirigeait vers le ruisseau, il comprit que la bête était allée mourir dans le bief des Roches, et il sortit de dessous sa carapace.

L'escarboucle au fond de sa poche, il regagna sa maison en courant. Puis, sans
attendre, et sans avertir quiconque, il s'éloigna en toute hâte. Il s'en alla jusqu'à Dijon, croit-on, et y
vendit l'escarboucle pour un nombre respectable de pièces d'or.
 
De retour chez lui, il conta enfin son aventure à sa femme, qui l'écoutait bouche bée. Quand il voulut étaler son
trésor devant elle, il ne put sortir de ses poches que des feuilles sèches, des feuilles de hêtre.

Ne comprenant rien à ce qui se passait, il se sentit soudain accablé de fatigue et partit se
coucher. On dit que ses cheveux blanchirent à vue d'œil et qu'il trépassa très vite.
La vouivre de la source s'était vengée

Claude CART-BROUMET, Dit ''La Plaque'

Pourquoi ce surnom de « La Plaque » ?

Cart Broumet, au service de Philippe IV, roi d'Espagne, avait reçu une large blessure à la joue. Elle était si considérable qu'il était obligé de la recouvrir avec une plaque de métal, d'où ce surnom.

En l'an 1639, il vivait dans la demeure de ses ancêtres, laquelle, incendiée par les Suédois, fut reconstruite par Cart Broumet. L'emplacement subsiste encore à quelque distance du village de Mouthe au « Cul-du-Bief ».

Les troupes du duc de Saxe-Weimar commandées par le féroce de Guébriant, qui comprenaient des éléments suédois à la suite de l'accord passé entre Louis XIII et Gustave Adolphe roi de Suède, avaient pillé Pontarlier pour se répandre ensuite dans les villages de l'amont qu'ils incendiaient les uns après les autres.

Mouthe, qui n'avait pas connu la guerre depuis l'époque de Charles le Téméraire, vivait dans une prospérité relative et les habitations, le haut fourneau ne furent plus que ruines tandis que les vainqueurs y installaient leur place d'armes.

C'est alors que Cart Broumet, un colosse, vint défendre ses compatriotes et d'embuscade en embuscade fit payer cher les atrocités commises. Pour cela, il donna l'exemple, utilisant des caches d'où son arquebuse fit maints ravages chez les Suédois. On dit même qu'embusqué au Malaitaux, dans la forêt de Noirmont, il atteignait des soldats ennemis sur la place de Mouthe. Fait prisonnier, il s'évada. Repris, il retrouva la liberté par une ruse où il affirma connaître l'endroit du trésor caché des seigneurs de Mouthe.

Conduisant sur place un chef ennemi, seul par égoïsme, notre gaillard le tua et regagne les fondaisons. Là, il fut ravitaillé avec ses compagnons par une femme nommée Vauchy, du Bief-Girard, hameau de Gellin qui leur portait du bôlon (petit pain d'avoine séché au four) ou de la raisierre (galette de pâte d'avoine qui se mangeait fraîche avec les gaudes au lait).

Les Comtois n'avaient pas d'armes à feu et utilisaient des flèches qui s'adaptaient à une tige d'acier longue de trois mètres. Deux hommes étaient nécessaires pour le maniement de cette arme fabriquée à Romainmotiers (canton de Vaud).

Cart Broumet alla aider les habitants du Val de Mièges et de Nozeroy. Ses auxiliaires se nommaient Jean Alpy, de Cernébaud, Guillaume Girod de Mignovillard, Félix Paulin de Mouthe et Louis Faivre de Tréliez. Cette guerre de partisans, avec vie dans des grottes, coûta la vie à plus de 800 suédois.

 

De nombreux épisodes émaillèrent cette lutte tant vers Château-Vilain que vers Mouthe où un corps à corps opposa notre héros à un géant suédois au lieu dit le « Moutat » après une poursuite depuis la forêt de Crouzet.

Franc-tireur du Haut Doubs, ce « croquant » de Cart Broumet se joignit à Jean-Claude Prost, de Longchaumois, connu sous le nom célèbre de Lacuson.

Dans cette invasion qui vit Rochejean, comme Nozeroy, bourg fortifié des princes de Chalon, réduit en cendres, les villages de La Chaux-d'Arlier ne furent pas épargnés, sauf Bulle sauvée par le brouillard et demandèrent l'aide de Cart Broumet et de ses partisans.

Après ces faits d'armes, Claude Cart Broumet, dont le nom de guerre Alexis, fut suivi du surnom de « La Plaque » se retira en sa maison de Mouthe où il épousa la riche Fribourgeoise Isabelle de la madeleine dont il eut huit enfants.

C'est ainsi que ce personnage quelque peu oublié participa à sa façon à la guerre de trente ans qui s'acheva en 1648 par la paix de Wesphalie. Sa lutte partisane contre ces armées dites « suédoises » de Bernard de Saxe-Weimar, troupes aguerries, bien commandées mais cruelles et ne voyant dans la guerre que source d'orgies et de pillages, est l'un des fleurons de l'histoire du haut Doubs qui a toujours été soucieux d'indépendance et de liberté.

Et à cette époque où Lacuson s'illustrait dans le Jura, Cart Broumet à Mouthe, la famille Billod dans le Val de Morteau entraient dans la légende où l'histoire leur avait ouvert une voie d'honneur.

Mouthe a rendu hommage à Cart Broumet en donnant son nom à la déviation nord du village. Il s'agit de perpétuer le souvenir de cet enfant du pays qui s'illustra lors de l'invasion suédoise et de la conquête française en Franche-Comté.

Sur votre gauche, empreintez le sentier aménagé qui monte, cette fois-ci assez séchement jusqu'au belvédère de la source du Doubs. Il offre une vue imprenable sur le village et les montagnes qui l'embrassent.
 
Vous redescendrez à la source et rejoindrez la tourbière par le chemin qui part sur votre gauche. Un ponton vous permettra de vous avancer au coeur de la tourbière.

Les tourbières

Sur la commune, deux zones de tourbières d'importance majeure sont recensées : tourbière située à la Source du Doubs et tourbière "Les Seignes".

Ces milieux accueillent des espèces floristiques et faunistiques très rares et menacées, protégées en France.

Les tourbières constituent des zones écologiquement très riches et présentent un intérêt archéologique et géologique (pouvoir conservateur de la tourbe, notamment pour les pollens fossilisés).

Elles constituent également des réserves d'eau jouant un rôle important dans l'alimentation des nappes phréatiques et possèdent un pouvoir épurateur.

A proximité de la Source, cernée par les épicéas et les pins à crochets, La tourbière étend sa lande colorée et parsemée de gouilles, trous d'eau aux berges moussues.

A partir du XVI° siècle, la tourbe a été utilisée comme combustible d'appoint par les habitants.

Les outils utilisés pour l'extraire étaient principalement la louchette (pelle à tourbe) et la cabrou (brouette).

Ici, subsistent des plantes relictuelles des dernières époques glacières (moins de 10 000 ans avant JC).

De nombreux oiseaux ont été repérés sur les tourbières : divers Mésanges et Pipit, Traquet tarier, Grive Litorne, linotte mélodieuse, Fauvette des jardins, pinson des arbres...

26 espèces de papillons y sont recensées dont le Damier de la succise et le Cuivré de la bistorte,

Au niveau de la Source, l'eau crée des conditions favorables à la vie des amphibiens et des reptiles.

Elles apprécient le froid et l'humidité qui règnent à la Source du Doubs.

Pour rentrer, vous avez la possibilité, une fois le Doubs traversé, de reprendre le sentier de la source du Doubs ou de prolonger un peu en continuant tout droit.
 
Cette seconde option vous fera passer devant les remontées mécaniques de la station. Une fois passé le camping, le Grand Chalet et son parking, vous rejoindrez le village par la route. Elle traverse des prairies et offre une vue intéressante sur le village de Mouthe.
 

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