Château de Menthon - Le diamant brut de Haute-Savoie

Lové dans un parc profond, le château de Menthon est l’un des joyaux architecturaux savoyards.
Il est aussi une demeure bien vivante, toujours occupée par la même famille depuis bientôt 1000 ans.

Les origines
Demeure familiale depuis dix siècles
Il reste l’un des rares châteaux en France à appartenir à la même famille depuis 23 générations connues.
De saint Bernard de Menthon (Xe siècle), patron des habitants des Alpes, à René de Menthon ou encore François de Menthon, Compagnon de la Libération et Procureur français au Tribunal militaire de Nuremberg, venez découvrir l’histoire de cette famille.
Modifications
L'évolution architecturale du château
A l’origine du château au XIIe siècle, il n’y avait que 3 hautes tours carrées reliées par des chemins de ronde et abritant une grande cour où les villageois trouvaient refuge lors des périodes troublées.

À travers les siècles
Les origines
Au cours de la Renaissance, l'austère château fort se transforme en lieu d’habitation. Puis, à la fin du XVIIIe siècle une façade sort de terre, ouvrant un vis à vis avec le lac. Puis, à la fin du XIXe siècle, sous l'impulsion de l'arrière grand-père des propriétaires actuels, René de Menthon, le château amorce sa grande métamorphose vers cette subtilité romantique qui fait son charme voire son mystère… Au point qu'un certain Walt Disney, en villégiature dans la région, s'en serait inspiré pour le château de la Belle au Bois Dormant !

La forteresse médiévale
Véritable rempart naturel, les Alpes furent de tout temps sillonnées de passages stratégiques. Si l'on retrouve encore à proximité du château de Menthon les traces d'une ancienne voie romaine qui reliait Genève à l'Italie et qui passait notamment par Dingy-Saint-Clair, Menthon et Faverges, ce n'est peut-être pas tout à fait un hasard. D'origine pré-celtique, le nom de Menthon signifie rocher et une tour de guet en bois a d'abord dû être érigée en lieu et place du château actuel pour surveiller les allers et venues sur la route ainsi que la navigation sur le lac d'Annecy.
Bâti sur un éperon rocheux, le château de Menthon est donc le fruit d'une longue histoire… qui commence à la fin du XIIe siècle. A l'origine, il y avait trois hautes tours carrées : la tour du lac qui surplombe le lac, le village et la route Annecy-Faverges ; le donjon qui regarde vers le passage de la vallée des Aravis ; la tour des armes qui veille sur le col de Bluffy et les Dents de Lanfon. Reliées par des chemins de ronde, elles abritaient une grande cour où les villageois trouvaient refuge lors des périodes troublées.

La résidence nobiliaire
Au cours de la Renaissance, l'austère château fort se transforme peu à peu en lieu d'habitation et des appartements sont construits à la place des anciens chemins de ronde. En 1740, une façade sort de terre, ouvrant un vis-à-vis avec le lac. Elle abrite une salle à manger, ainsi qu’un salon. Les décors intérieurs connaissent un raffinement.
Dès 1820, Balthazar de Menthon réorganise les abords du château. Un corps de ferme est construit dans l’enceinte du domaine. Puis, des espaces d’agréments verront le jour avec une orangerie, non des jardins. Quant aux intérieurs, l’aménagement le plus symbolique reste la traditionnelle chambre de saint Bernard, transformée en oratoire dans un style néo-gothique. A la demande du propriétaire, cette pièce devient un lieu de culte, hommage au saint familial.

La prouesse architecturale et technique
Le château amorce sa grande métamorphose en 1880, sous l'impulsion de l'arrière-grand-père des propriétaires actuels, René de Menthon (1833-1917).
Artiste dans l'âme, poète et rêveur, l'homme ne se contenta pas d'être un contemporain de Viollet-le-Duc, il fut également totalement acquis à la cause du célèbre architecte qui restaura plusieurs ensembles de l'époque médiévale. Il entreprend donc d'importants travaux de rénovation et en décidant d'adjoindre plusieurs tourelles fines et élancées au bâtiment, c'est lui qui donne le trait final au tableau : le château de Menthon acquiert un visage nouveau empreint de cette subtilité toute romantique qui fait son charme, voire son mystère…
Au point qu'un certain Walt Disney, en villégiature dans la région, s'en serait inspiré pour un autre château tout aussi photogénique, celui de la Belle au Dormant !
Bien à l'abri des regards derrière leurs murs hauts et massifs, les pièces intérieures n'ont que très peu changé depuis. Elles constituent un témoignage précieux sur ce qu'a pu être la vie dans un château fort savoyard petit à petit transformé en une riche demeure seigneuriale.

Notre devise -peut-être un peu prétentieuse- était un cri de ralliement. Nous devons à nouveau l’interpréter comme un étendard pour notre époque.
Sur son rocher, dans la famille depuis un millénaire, le château de Menthon s’est ouvert à la visite depuis plus d’un siècle. Ce legs de nos anciens, mais aussi la vigne biodynamique et la permaculture s’inscrivent dans une responsabilité sociétale renouvelée qui puise son énergie dans nos racines.
A nous de transmettre, faire vivre et partager ce patrimoine historique, devenu le Domaine de Menthon.

Du potager au vignoble
Au coeur de la nature, entre lac et montagne, le château s’inscrit dans un domaine naturel qu’il tend à préserver. Depuis 2018, un potager en permaculture a été développé et les vignes en biodynamie ont été replantées à flanc de colline. En complément, un cycle de conférences sur ces thèmes s’organise.

potager

Le potager du château

Un potager en permaculture est conçu en s’appuyant sur le respect de l’écologie. Cette méthode nous reconnecte au rythme réel de la nature, s’inscrit dans une démarche de développement durable, en espérant provoquer des réactions positives par le partage du bon, du beau et du naturel…
Le potager-verger du château fut développé en ce sens.










La culture de la terre
Du potager au verger
L’intérêt de la famille de Menthon pour la nature s’inscrit dans une lignée. Au XIXe siècle a été construite l’orangerie, au début du XXe siècle seront dessinés des jardins potagers, puis une serre. L’activité se diversifie avec la plantation d’un verger en contrebas. Au milieu du XXe siècle, François de Menthon (1900-1984), en tant qu’élu, œuvre pour la pureté de l’eau du lac d’Annecy. Enfin, depuis 2016, Maurice et Pierre-Henri de Menthon ont redonné vie aux abords du château, non épargnés par le temps.
Ainsi un projet du potager-verger est né. Dès lors, le jardin du XIXe siècle a retrouvé ses parcelles potagères, son carré médicinal, ses bassins, le tout non loin des anciennes serres maintenant en service. Les haies de buis rappellent l’apaisement d’une nature structurée, liée à un certain romantisme.
Surplombant le lac, orienté au midi couchant, le terroir est tout à fait favorable à la plantation d’un verger. Ainsi, dans la continuité de leur arrière-grand-père, cent ans plus tard, Maurice et Pierre-Henri de Menthon ont décidé de la plantation d’un nouveau verger.
Ces initiatives ont pour liant la permaculture. Le rythme de la terre est donc respecté. Afin de faire partager ces valeurs éthiques, un cycle de conférences intègre une déclinaison de sujet rejoignant cette pratique.





































































les cuisines médiévales du XIIIe siècle,



























bibliothèque exceptionnelle de plus de 12 000 ouvrages anciens, dont des incunables et des manuscrits enluminés






Les origines
La famille de Menthon
« Si j’excepte les maisons souveraines de Savoie, Genevois, Faucigny, aucune famille dans le duché ni dans le comté de Genevois, ne peut prouver, comme Menthon, une puissance féodale plus considérable au XIIIème siècle »… Ainsi parlait Amédée de Foras, historien et héraldiste spécialiste de la Savoie, à propos des Menthon.
Famille noble d’extraction chevaleresque, ses premiers membres seraient d’abord arrivés de la Bourgogne et, si l’on remonte à 1190 environ, jusqu’à un certain Jean de Menthon, on peut néanmoins considérer qu’elle avait déjà acquis une puissance certaine avant l’An 1000. C’est à la faveur d’une natalité exceptionnelle – plus particulièrement au cours des XIIIe et XIVe siècle –, que les Menthon assoient durablement leur influence. Ainsi, en dehors de la branche aînée, la famille comptera plusieurs autres branches : les Menthon-Rochefort, les Menthon-Dingy, les Menthon du Marest, les Menthon-la-Balme, les Menthon-Beaumont-Montrottier, les Menthon-Lornay, les Menthon d’Aviernoz…

Les Menthon
Au fil des siècles
Au cours des siècles, de nombreux Menthon ont joué un rôle important dans le Comté de Genève d’abord, le Duché de Savoie ensuite et enfin la France. Citons, entre autre, Henri de Menthon bailli du Pays de Vaud, Nicod de Menthon, gouverneur de Nice et amiral de la flotte envoyée par le Concile de Bâle à Constantinople, Bernard VI de Menthon, qui en 1613 lors de sa nomination comme colonel du régiment de Genevois fit don d’un « grand pré que l’on appelle Pâquier » aux jeunes membres de la compagnie des chevaliers tireurs pour leur entraînement. Et plus près de nous, François de Menthon, oncle des propriétaires actuels, l’un des fondateurs de la Résistance française, compagnon de la Libération, ministre de la Justice du Général de Gaulle, procureur français au Tribunal militaire de Nuremberg et premier Président du Conseil de l’Europe, après avoir activement participé à la création de l’Europe. Son fils Olivier de Menthon (1935-2016), bâtisseur dans l’âme, mena une importante campagne de restauration du domaine (toitures, esplanade, salle de réception…) pour lui donner son aspect actuel.





des manuscrits enluminés

le grand salon orné de tapisseries des Gobelins et d'Aubusson





















la chambre de la comtesse



















Saint Bernard de Menthon
Si l’on peut faire remonter aux alentours de 1190 l’existence d’un seigneur de Menthon, la famille a dû habiter l’endroit bien avant, puisque saint Bernard de Menthon y serait né en 1008, d’après la tradition
Parmi les archives du château de Menthon, un texte raconte la légende de Saint Bernard de Menthon. Bernard, qui fut très tôt attiré par la vie religieuse, n’en était pas moins destiné par ses parents à épouser une riche et noble héritière, Marguerite de Miolans. L’histoire raconte que la veille de son mariage, alors qu’on l’avait enfermé, Saint Nicolas lui apparut et lui dit « Jette-toi par la fenêtre, des anges te retiendront ». Les barreaux se plièrent, et Bernard sauta pour rejoindre Aoste où il devint archidiacre de l’évêque diocésain.
Alors qu’il était témoin des dangers de la montagne, Bernard devint l’homme qui délivrait les cols alpins afin de les rendre sûrs. Il faut dire que les zones de haute montagne furent de tout temps des lieux de passages fréquentés. Afin de permettre aux voyageurs d’échapper aux pillages, et parfois même à la mort puisqu’il n’était pas rare de s’égarer en chemin, il fonda les hospices du Grand-Saint-Bernard sur l’ancien Col du Mont-Joux – entre Martigny dans le Valais et le Val d’Aoste – ainsi que les hospices du Petit-Saint-Bernard – entre la Tarentaise et le Val d’Aoste –. Le développement du commerce et des pèlerinages en sera par la suite grandement favorisé. Soldat de la charité, homme de courage, Saint-Bernard aura consacré son existence à une double mission d’hospitalité et de louange. Un esprit d’accueil toujours entretenu par les chanoines du Grand-Saint-Bernard.



Vendanges
Le vignoble du château
Dominant le village de Menthon-Saint-Bernard, les coteaux du château, ont depuis des temps immémoriaux été plantés de vignes, et ce jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. C’est à la fin du XIXe siècle les vagues de phylloxéra (parasite) déciment les vignes entrainant leurs disparition. Malgré cela le vignoble du château sera replanté, puis finira par être arraché quelques décennies plus tard.
En 2017, la famille de Menthon décide de redonner vie à ces vignes à travers un projet ambitieux. Il s’agit d’en réintroduire au pied du château mais aussi de mettre à disposition du public et en particulier des écoliers, un appareil pédagogique mettant en lumière l’histoire rurale de notre région.














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