La Mare au diable

Dans le bois de Chanteloube, se cache discrète et mystérieuse «la Mare au diable » faisant référence à l’un des romans les plus célèbres de George Sand.

Dans le département de l’Indre, les mares se comptent par milliers. Elles sont plus nombreuses en Boischaut et en Brenne qu’en Champagne Berrichonne. Elles se situent souvent dans les prés où elles servent à abreuver le bétail.
Certaines maçonnées, sont implantées au centre des villages. Autrefois, elles étaient lieux à tout faire, lessive, tannage des peaux ou rouissage du chanvre, réserve d’eau en cas d’incendie.
Lieu de vie, on y échangeait les dernières nouvelles …
Aujourd’hui, elles sont moins utiles et on a tendance à les ignorer. Certaines sont comblées tandis que d’autres, abandonnées, se laissent petit à petit gagner par la végétation.
La Mare au Diable, mare forestière, doit sa renommée, à l’histoire du même nom, écrite par George Sand et publiée en 1848.
Cet ouvrage tourne autour de la vie à la campagne que la romancière aimait décrire.

Située dans le bois de Chanteloube sur la route de Saint-Août, elle repose sur des argiles à silex décalcifié, vieilles de 180 millions d’années environ.
La végétation qui l’entoure est éloquente : chênes sessiles, charmes et bouleaux, quelques hêtres et châtaigniers.
Sur la coupe récente qui borde le chemin d’accès à la mare, se développent bien le genêt à balai, la fougère aigle et l’asphodèle.
Toutes ces espèces sont typiques des sols pauvres, à la fois acides et mouillés. L’origine de cette mare reste mystérieuse : s’agit-il d’une mardelle, c’est-à-dire d’un affaissement naturel comme il s’en trouve beaucoup dans cette région à sous-sol calcaire ou bien d’un trou qui aurait été creusé artificiellement pour abreuver les grands animaux ?
Quoiqu’il en soit, cette mare ancienne couvrait autrefois 1000 m².
Sa petite taille actuelle s’explique.
Dans les années 1850, le propriétaire des lieux décida d’agrandir la forêt et d’y aménager de nouvelles allées. L’une d’entre elles, légèrement surélevée coupa la mare en deux parties inégales.

Nettoyée en 1991, elle se maintient, bien que peu favorable à la faune et à la flore. Chargée du tanin des feuilles mortes tombées au fond, son eau est plutôt acide tandis que les grands arbres ne laissent, passer qu’une lumière faible et tamisée.

À quelque distance du Moulin d’Angibault, sur la commune voisine de Mers-sur-Indre, un autre site sandien emblématique : la Mare au Diable. Posée au milieu d’un bois de chênes privé, son origine reste mystérieuse : mardelle (c’est-à-dire affaissement naturel, fréquent sur sous-sol calcaire) ou trou creusé pour abreuver les grands animaux ? Quoi qu’il en soit, elle fut, dans les années 1850, coupée en deux par une large allée : d’un côté, la mare d’aujourd’hui, de l’autre, une zone semée de grandes flaques et de saules, de type marécageux, qui s’explique par son abandon. Comme toute mare, la Mare au Diable est sensible aux saisons : elle est pleine d’eau l’hiver mais sèche l’été.

L’autre partie de la mare, de l’autre côté de l’allée, est complètement abandonnée. Composée de grandes flaques et de petits massifs de saules, elle prend aujourd’hui un peu l’allure d ‘un marécage. Si personne n’intervient, elle finira par se combler, la forêt reprendra alors tous ses droits.

“La mare au diable” : le roman

La Mare au diable est un roman de George Sand publié en 1846.
C’est l’histoire d’un paysan qui a perdu sa femme jeune, restant chez ses beaux-parents avec ses enfants. Le beau-père lui conseille de se remarier et ne lui laisse pas le choix en lui demandant d’aller à Fourches chercher une riche veuve.
Le hasard veut que Marie, jeune voisine de la ferme a trouvé maître dans la ferme des Ormeaux près de Fourches. Celle-ci lui demande donc de faire la route avec lui, avec l’aîné des enfants, petit Pierre que Marie veut emmener.
Ils se perdent dans les bois de Chanteloube, où la nuit les prend et arrivent près d’une mare (La Mare au Diable) où ils passent une partie de la nuit, repartent et reviennent toujours à la Mare.
Au jour, une vieille femme passait ramassant du bois et Germain la questionna :
« Oui » mon garçon dit-elle « c’est ici la Mare au Diable. C’est un mauvais endroit, il ne faut pas en approcher sans jeter trois pierres dedans de la main gauche en faisant le signe de la Croix de la main droite, ça éloigne les esprits. Autrement, il arrive des malheurs à ceux qui en font le tour. Si quelqu’un avait le malheur de s’arrêter ici la nuit, il serait bien sûr de jamais pouvoir en sortir avant le jour ».
Au fil du chemin et du temps, Germain et Marie se rendent compte l’un et l‘autre des sentiments qu’ils se découvrent l’un pour l’autre, mais Marie trouve Germain trop âgé et Germain craint que son beau-père trouve Marie trop pauvre. Il se rend compte que Marie s’occupe bien de son enfant et Marie songe qu’elle pourrait être heureuse et s’occuper de sa mère toute proche de la ferme de Germain.
Ce qui ne facilita pas la rencontre de Germain avec la veuve et du fermier avec Marie. Ils reviennent tous les deux abandonnant leur projet. Arrivé à la métairie, Germain rendit compte à son beau-père du résultat du voyage qu’il accepta, mais au fil des jours Germain devint triste, ne mangeait pas, ne parlait pas, c’est sa belle-mère qui un jour voulu savoir.
Après plusieurs jours, les beaux-parents acceptèrent que Germain aille demander Marie en mariage, ne voulant pas voir leur gendre malheureux. Cette belle histoire se finit par un mariage où tout le monde sera heureux.
Moral de l’histoire : L’amour l’a emporté sur l’argent.

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