Château du Lude

Le château du Lude se situe dans la commune du Lude dans le département français de la Sarthe.

Situé parmi les châteaux de la Loire les plus au nord, le site est occupé dès le Moyen Âge et devient un point stratégique aux confins du Maine, de l'Anjou et de la Touraine. Occupé par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans, le château devient la propriété de Jean Daillon, chambellan du roi Louis XI, en 1457. Pendant deux siècles, les Daillon œuvrent à l'embellissement du château, et transforment l'ancienne forteresse médiévale en logis de plaisance. Réaménagé à la fin du xviiie siècle par la marquise de la Vieuville, puis un siècle plus tard par le marquis de Talhouët, le château du Lude témoigne de quatre siècles d'architecture française.

Au carrefour de l’Anjou, du Maine et de la Touraine, Le Lude figure parmi les grands Châteaux de la Loire

LE CHÂTEAU
Tel qu’il se présente aujourd’hui avec ses quatre façades, chacune de style différent, le château du Lude est un vivant témoignage de l’évolution de l’architecture française depuis le Moyen Âge jusqu’au XIXème siècle. Il est l’un des derniers grands châteaux de la Loire encore habité par une famille, dont les générations se succèdent depuis plus de 250 ans.

UN CHÂTEAU FORT EXEMPLAIRE
Les origines du Lude remontent au Xème siècle. A la motte féodale succède une vaste forteresse érigée au bord du Loir. Sa construction s’étale du XIIIème au XVème siècle.

Nous parviennent encore du Moyen-Age les tours imposantes, les larges douves sèches, les souterrains voûtés et l’éperon défensif en maçonnerie. L’ensemble couvre un demi hectare, l’épaisseur des murs à leur base dépasse les 10 mètres. C’est le temps des rivalités entre les grands seigneurs féodaux, puis celui des conflits contre les anglais durant la guerre de Cent ans.

UN PALAIS AU GOÛT ITALIEN
En 1457, le Château devient la propriété de Jehan de Daillon, Chambellan de Louis XI. Ses descendants s’attachent à embellir la demeure. C’est l’œuvre de Jacques de Daillon, compagnon de François 1er, puis de ses successeurs Guy et Jean. Ceux-ci confient à des artistes italiens le soin d’aménager la rude forteresse en demeure de plaisance. Cette transformation correspond à deux phases de la Renaissance.

« Renaissance italienne » d’abord. Sur la façade orientée au sud, les meurtrières font place aux fenêtres à meneaux, richement sculptées et largement ouvertes à la lumière. De grands médaillons sculptés en haut relief, inspirés de l’iconographie romaine, sont disposés sur la façade et les tours. Le Lude est le seul château français à avoir conservé cet ornement emblématique de la renaissance italienne.

La cour d’honneur illustre parfaitement la « Renaissance Française » du XVIIème siècle : symétrie et sobriété des lignes, pilastres corinthiens aux plaques de marbre et frontons baroques marquent un style de transition vers le classicisme.

Dans ce vaste château aux allures de palais, qui reçut en leur temps les visites d’Henri IV, de Louis XIII et de la Marquise de Sévigné, la lignée des Daillon s’éteignit en 1685 avec Henri, Duc du Lude, Pair de France et grand maître de l’Artillerie.

LE CHÂTEAU MODERNE
Les neveux du Duc de Daillon cèdent Le Lude en 1751 à un membre de la Compagnie des Indes, Joseph Julien Duvelaer. Cet armateur malouin d’origine hollandaise restaure le château, puis le lègue à sa nièce la Marquise de la Vieuville. Sous le règne du roi Louis XVI, celle-ci fait appel à l’architecte Vincent Barré pour ériger l’aile orientale qui vient s’enchâsser entre les tours Renaissance. La façade en pierre de tuffeau se distingue par la simplicité et la noblesse de ses lignes, pur exemple du néo-classicisme du XVIIIème siècle.

A la mort de la Marquise de la Vieuville, le château entre par succession dans la famille de Talhouët à qui l’on doit les transformations apportées au XIXème siècle, en particulier la façade Nord, marquée du style ’’troubadour’’.

Le Lude appartient aujourd’hui à leurs descendants, la famille de Nicolaÿ qui à son tour s’efforce de préserver et de remettre en valeur les témoignages des temps passés.

La façade ouest, à l'entrée du château.

LES INTÉRIEURS : QUATRE SIÈCLES D’ART DE VIVRE À LA FRANÇAISE.
Richesse et diversité des styles caractérisent le Château du Lude aussi bien sur ses murs que dans la décoration intérieure, depuis la galerie Renaissance jusqu’aux salons Louis XVI.

L’élément le plus ancien et le plus remarquable est un studiolo ou cabinet de peintures, situé dans les anciens appartements de la Duchesse de Daillon et daté de la seconde moitié du XVIème siècle. La petite pièce est décorée de peintures murales et d’un plafond de grotesques, attribué aux peintres de l’école de Raphaël. C’est un exemple unique de studiolo à l’italienne dans un château français.

Dans les grandes pièces de réception des ailes Nord et Sud (bibliothèque, salle des fêtes et salle à manger), les plafonds aux poutres peintes, les cheminées de pierre monumentales et les tapisseries des Flandres font référence au registre décoratif de la Renaissance. Ces deux ailes contrastent avec l’enfilade des salons Louis XVI qui les relient.

Au sous-sol, dans les anciennes cuisines voûtées sont encore conservés fourneaux à bois, batterie des cuivres, barattes et moules à gâteaux. Les cuisines sont en service depuis le XVème siècle, on y prépare les confitures de saison lors des Journées gourmandes.

Aux abords du château, en allant vers les jardins, les communs de la même époque abritent les écuries, la sellerie et le grenier à blé doté d’une admirable charpente.

L'entrée se fait par le vestibule situé dans l'aile nord du château; richement décoré dans le style de la Renaissance, il est couvert d'un plafond à caissons en pierre où alternent les armes des Daillon et la lettre « D »; il donne accès à la tour nord-ouest, relevée entre 1854 et 1855, par un escalier monumental en pierre.

À son pied trône une copie ancienne de la statue appelée « Ange du Lude », bronze conçu par le canonnier du roi Jean Barbet à Lyon en 1475 pour servir de girouette à la Sainte-Chapelle de Paris, avant d'être installé au château — d'où cette appellation — par le marquis de Talhouët au xixe siècle. Au début du siècle suivant, le financier et célèbre collectionneur américain John Pierpont Morgan achète la statue à Georges Hoentschel The Frick Collection de New York2

Les jardins, façonnés par les différents propriétaires du lieu, ont servi de cadre à un son et lumière qui a fait la renommée du Lude pendant près de quarante ans.

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