le site médiéval de Brancion

“Fier comme château sur motte “
Entre Cluny et Tournus, au cœur du circuit des églises romanes et des vignobles du Mâconnais, le site médiéval de Brancion est une étape incontournable du Sud Bourgogne. Brancion offre un panorama exceptionnel sur la vallée de la Grosne.


Le château de Brancion est un ancien château fort, du XIIe siècle, dont les vestiges se dressent sur le territoire de la commune de Martailly-lès-Brancion, dans le département de Saône-et-Loire, en région Bourgogne-Franche-Comté.
Le château

Enserré dans un écrin de verdure, le château est un lieu où le temps semble s’être arrêté.
La première mention du château remonte au milieu du Xe siècle. Aux XIIe et XIIIe siècles, grâce à leur position stratégique entre la Saône, Tournus et Cluny, les seigneurs de Brancion, les plus puissants de la région, sont souvent en conflit avec les moines de Cluny. En 1250, Josserand de Brancion, compagnon de Saint Louis, meurt en croisade à la bataille de La Mansourah. Ruinés, les Brancion vendent leurs possessions les unes après les autres. Le duc de Bourgogne, Hugues IV, finit d’acheter les domaines en 1259.
Brancion devient alors châtellenie ducale et entre la fin du XIIIe et le XVe siècle les ducs construisent le remarquable logis de Beaujeu.
En 1477, à la mort de Charles le Téméraire, la majeure partie du duché de Bourgogne réintègre le domaine royal.
Brancion a la particularité d’offrir une évolution de l’architecture castrale, de l’époque carolingienne aux Guerres de Religio


Enserré dans un écrin de verdure, le château est un lieu où le temps semble s'être arrêté.
La première mention du château remonte au milieu du X° siècle. Détenu par la famille Garoux, il échoie deux siècles plus tard à la famille Gros, qui réunit alors les seigneuries d’Uxelles et de Brancion. Aux XII° et XIII° siècles, la seigneurie est prospère. Forts de leur position stratégique entre la Saône, Tournus et Cluny, les seigneurs de Brancion, les plus puissants de la région, sont souvent en conflit avec les moines de Cluny. En 1250, Josserand de Brancion, compagnon de saint Louis, meurt en croisade à la bataille de La Mansourah. Ruinés, les Brancion vendent leurs possessions les unes après les autres. Le duc de Bourgogne, Hugues IV, finit d’acheter les domaines en 1259.
Dès lors, Brancion devient châtellenie ducale et entre la fin du XIII° et le XV° siècle les ducs font faire de nombreux travaux, en construisant notamment le remarquable logis de Beaujeu.
En 1477, à la mort de Charles le Téméraire, la majeure partie du duché de Bourgogne réintègre le domaine royal et Brancion devient le siège d’une châtellenie royale.
Brancion a la particularité d’offrir une évolution de l’architecture castrale, de l’époque carolingienne aux Guerres de Religion au cours desquelles le château tombe pour la première fois de son histoire (en 1594). Dès lors son déclin commence. Il ne prendra fin qu’en 1860 lorsque le comte Victor de Murard de Saint-Romain achète les ruines et les relève.



La combinaison des sources écrites et de l'archéologie permet de distinguer trois grandes phases dans l'histoire du château :
la seigneurie jusqu'en 1259 et le rachat du château et de ses terres par le duc de Bourgogne Hugues IV
la châtellenie ducale jusqu'en 1477 et son rattachement au royaume de France après la mort du duc Charles le Téméraire
la châtellenie royale jusqu'à la Révolution
Le château est classé monument historique depuis le 9 juin 1977.











Château seigneurial
A l'origine du château : le logis de l'An Mil
La mise en oeuvre des maçonneries en opus spicatum permet de le dater des environs de l'An Mil.
C'est un bâtiment d'au moins 20m x 11m en plan, abritant l'un des rares exemples connus de grande salle seigneuriale de cette époque (salle d'apparat, de réception, de justice, etc.).
Cette résidence seigneuriale ne montre alors pas spécialement d'éléments défensifs.
Au XII° siècle, le bâtiment est modifié par la reprise ou l'adjonction d'un étage.
Aujourd'hui, seuls les murs ouest et sud subsistent sur une hauteur de 5m.
Les travaux de restauration entrepris en 2006 ont permis la mise au jour d’un chemin de ronde sur le mur Sud ainsi que d’une latrine dans la tour de Longchamps. Les fouilles archéologiques réalisées fin 2012 ont permis de mettre au jour les
fondations d’un bâtiment antérieur à l’An Mil au pied du donjon.
Donjon et logis de Beaufort

Témoin de la puissance des seigneurs de Brancion : le logis de Beaufort et le donjon
Construit vers 1150, le logis de Beaufort domine l'entrée du site de Brancion, la « poterne ». C'était sans doute l'habitat d'un petit noble au service du seigneur de Brancion.
Le donjon (environ 18m de haut) est construit sur un plan carré de 7.80m de côté et sur trois niveaux.
Symbole visible de l'autorité seigneuriale, il permet de surveiller l'ouest (vers le village) et le nord par lequel se fait l'accès au château.
Son niveau inférieur, aveugle, abritait des réserves. Le premier étage « la salle de retrait » était réservée au seigneur et au second étage se trouvait la salle des gardes.
Le donjon a perdu l'intégralité de ses éléments défensifs et d'importantes restaurations ont été effectuées à la fin du XIX° siècle : peintures murales, vitraux, escalier intérieur et terrasse.









Château ducal
Au début du XIV° siècle, le duc de Bourgogne (Robert II ou Hugues V ?) réorganise et complète le château en édifiant un nouveau logis au sommet de la butte : le logis de Beaujeu.
Sa maçonnerie soignée entièrement en pierre de taille et ses fastes architecturaux témoignent de la puissance des ducs capétiens.
Deux niveaux avec une distribution identique sont conservés :
une salle principale avec cheminée monumentale et larges baies à coussiège (banc de pierre)
une salle secondaire dotée de latrines
Un troisième niveau de combles existait sans doute.
Le logis de Beaujeu est un bâtiment monumental (25m sur 11m80) qui semble avoir été «posé» entre le donjon et la tour du Préau puisque ses murs ne sont pas chaînés avec les tours.
Château royal
Plusieurs murs ont été identifiés comme construits entre 1400 et 1500. Ils sont en cours d'étude et leur fonction est encore mal connue.




le donjon.











La tour du Préau

L’église Saint-Pierre

L’église Saint-Pierre domine le paysage exceptionnel de la vallée de la Grosne, façonné par plusieurs centaines de générations de paysans.
De petite taille, l’actuelle église fut sans doute construite au milieu du XII° siècle. Elle était entourée d’une nécropole plus vaste que le cimetière actuel et dont l’existence a été attestée par des fouilles archéologiques menées au début des années 2000.
Dans la 5ème travée Nord se trouve le gisant de Josserand de Brancion. Des peintures murales réalisées à la fin du XIII° siècle ornent une partie de l’édifice et le sol est parsemé de nombreuses pierres tombales.
L’église Saint-Pierre domine le paysage exceptionnel de la vallée de la Grosne, façonné par plusieurs centaines de générations de paysans.
De petite taille, l’actuelle église fut sans doute construite au milieu du XIIe siècle. Elle était entourée d’une nécropole plus vaste que le cimetière actuel et dont l’existence a été attestée par des fouilles archéologiques menées au début des années 2000.
Dans la 5ème travée Nord se trouve le gisant de Josserand de Brancion. Des peintures murales réalisées à la fin du XIIIe siècle ornent une partie de l’édifice et le sol est parsemé de nombreuses pierres tombales.

Un édifice qui renoue avec le "premier art roman"
La première église de Brancion, placée sous le vocable de Saint-Pierre est mentionnée dans une charte de l’abbaye de Cluny en 964. L’actuelle église est citée dans une bulle du pape Alexandre III de 1180 qui confirme que Brancion dépend du chapitre de Saint-Vincent de Chalon ("ecclesima de Branciduno").
Des fouilles archéologiques réalisées en 2003 ont révélé l'existence d'un cimetière et d'un réseau de murs de l'époque mérovingienne sous l'actuel parvis. Il est donc probable qu'un lieu de culte a existé à Brancion dès le VIIème siècle.
Construite sur un plan en croix latine, elle comprend :
une nef à cinq travées voûtées pour partie en berceau et pour partie en berceau brisé
un transept
deux bas-côtés
une abside flanquée de deux absidioles
un clocher carré qui repose sur une coupole à trompe à la croisée du transept
Différents éléments laissent penser que cette église a connu plusieurs phases de construction qui témoignent de l'évolution de la technique architecturale :
les travées des bas-côtés sud et nord ne sont pas voûtées de la même manière
les systèmes supportant les cintres destinés à construire la voûte sont également différents selon les travées
La toiture est aujourd'hui couverte de laves mais elle était à l'origine couverte de tuiles (tegulae), comme en témoignent les nombreux fragments retrouvés dans les niveaux liés à la construction et à l'utilisation de l'église paroissiale romane lors des fouilles de 2006.
Les éléments décoratifs sculptés sont rares : le pignon Ouest est surmonté d’une croix en pierre et le seul élément décoratif extérieur est une corniche qui court le long de l'abside.
L’église ne renferme aucun chapiteau, mais seulement deux tailloirs ouvragés et deux pierres sculptées dans l’absidiole Sud.


Une statuaire parfois étonnante
L’église accueille trois statues de bois : saint Pierre, saint Paul et sainte Anne accompagnée de la Vierge.
Dans la 5ème travée Nord, se trouve le gisant de Josserand de Brancion. Il a été abîmé par les siècles, mais l’on peut penser que ses pieds reposent sur un lionceau ou un lévrier et que sa tête est entourée de deux anges agenouillés.
Plus étonnantes sont deux autres sculptures qui ne se trouvent plus aujourd’hui à Brancion mais qui sont mentionnées par Charles Dard et Gabriel Jeanton dans le bulletin de la SAAST de 1941 (visualisez l'article sur Gallica).
La première représente la Trinité : Dieu le Père est debout, tenant dans ses bras le Fils représenté sur une croix surmontée par le Saint Esprit symbolisé par une colombe. Cette sculpture, peut-être du XVI° siècle, avait été acquise par un particulier qui en a fait don au Musée Greuze de Tournus dans les années 1940.
La deuxième représente un Christ Sauveur du monde, mis en dépôt par la commune de Martailly au Musée Greuze de Tournus.
A noter enfin la présence (peut-être légendaire) d’une dernière sculpture représentant un homme corrigeant sa femme à la manière des petits enfants…




Le village

La Croix du Seigneur
La «Croix du Seigneur» accueille les visiteurs à l'entrée de la voie d'accès à Brancion.
Ce calvaire était surmonté d'un croisillon de pierre datant du début du XIX° siècle (sans doute posé à l’époque du Concordat pour remplacer un croisillon plus ancien ayant été brisé pendant la Révolution). Ce croisillon de pierre a été renversé au cours de l’été 1938 par un violent ouragan.
Comme ce calvaire avait été inscrit sur la liste supplémentaire des monuments historiques, il fut réparé et le croisillon en pierre brisé fut remplacé par un croisillon en fer au printemps 1941.
Tombé une nouvelle fois dans les années 2010, le croisillon fut rescellé à l'été 2014.



Brancion est donc un site occupé depuis 3000 ans.
A partir des environs de l’An Mil, de gros murs de fortification protègent le village. Elle sont reconstruites au XIIe siècle : les vestiges d’une enceinte ont été repérés sur tout le pourtour du village.
Au début du XIVe siècle, un grand fossé est creusé au pied du château, le séparant nettement du village qui s’étoffe peu à peu.
Le bourg à la fin du moyen âge est plus dense et étendu qu’aujourd’hui. Des vestiges de constructions des XIVe, XVe et XVIe siècles ont été repérés ou fouillés un peu partout. L’ensemble a beaucoup souffert des Guerres de Religion à la fin du XVIe siècle.



Les témoins les plus anciens de l'occupation du site de Brancion sont des tessons de poterie de la fin de l'âge du bronze (-1000 à -700) ou de l'âge du fer (-700 à -500) mis au jour au cours des fouilles archéologiques menées par l'INRAP entre 2002 et 2007.
Et les vestiges en place les plus anciens sont ceux d'une nécropole mérovingienne puis carolingienne autour de l'actuelle église.
Brancion est donc un site occupé depuis 3000 ans.
A partir des environs de l'An Mil, de gros murs de fortification protègent la plateforme du village, au moins du côté ouest du cimetière. Ces fortifications sont reconstruites au XII° siècle : les vestiges d'une enceinte ont été repérés sur tout le pourtour du village. Elle est flanquée de tours semi-circulaires.
Au début du XIV° siècle, à l'époque ducale, un grand fossé est creusé au pied du château, le séparant nettement du village qui s'étoffe peu à peu.
Le bourg à la fin du moyen âge est plus dense et étendu qu'aujourd'hui. Des vestiges de constructions des XIV°, XV° et XVI° siècles ont été repérés ou fouillés un peu partout. L'ensemble a beaucoup souffert des Guerres de Religion à la fin du XVI° siècle.

La halle

La datation de la halle n'a pas encore été faite avec précision, mais les fouilles archéologiques menées sur la place ont démontré que ses fondations recoupent les niveaux de voiries médiévales. Elle aurait donc été édifiée au XVI° ou au XVII° siècle.
Les poteaux qui supportent la charpente sont rainurés ce qui permettait d’y installer des étals lors des marchés et reposent sur des pierres dont quatre sont de simples cylindres de pierre et quatre des remplois de bases et de chapiteaux gothiques.
Elle est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1933.
La justice seigneuriale et les actes de la vie civile
Deux éléments liés à la justice seigneuriale se tenaient également sur la place : le pilori et l’orme.
Le pilori était marqué aux armes du seigneur de Brancion et possédait un carcan auquel étaient attachés les blasphémateurs et les criminels.
L’orme était régulièrement cité dans les actes des notaires soit à titre de repère pour indiquer l’emplacement d’une maison, soit comme l’endroit sous lequel on rédigeait un acte officiel.






La Chapelle-sous-Brancion

Les trois hameaux qui forment La Chapelle-sous-Brancion (La Chapelle, Collonge et Nogent) ainsi que les lieux-dits, Nobles et l'Echelette offrent un ensemble de demeures remarquables et diversifiées, dans leur style, leur origine et leur ancienneté.
Le paysage que l'on découvre dans son ensemble depuis les rebords de l'éperon rocheux de Brancion, esplanade dénommée à juste titre le "Paradis", est d'une harmonie et d'une pureté saisissantes.
A noter entre autres trésors :
Le Château de Nobles, niché au bord de l'Ozenay a été érigé au XVI° siècle.
Cinq lavoirs datant du XIXe siècle, essaimés sur l'ensemble du territoire de la commune, ont été restaurés par une association constituée de bénévoles.
De nombreux fours à pain dont certains feront l'objet d'une prochaine réhabilitation viennent enrichir le patrimoine architectural.
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Commentaires
Le sol de cette église est fait de tombeaux et la vue extérieure est superbe.
Jolie balade à faire en famille.
Possibilité de visiter en plus le château médiéval.
Toujours un plaisir d'aller se balader au château de Brancion, que ce soit pour visiter le château (qui est absolument magnifique), ou faire la fête médiévale