FORT DE DOUAUMONT

Construit à partir de 1885, il est bétonné en 1888, terminé en 1891. Il devient par son volume, le premier fort de la région verdunoise en 1914. Son casernement peut contenir 635 hommes, le fort possède deux citernes d'eau, une boulangerie. En 1914, la garnison du fort comprend une compagnie d'infanterie, des artilleurs du 5e Régiment d'Artillerie à pied, des éléments du Génie, des auxiliaires de fortification pour assurer différentes fonctions nécessaires à la vie et à l'entretien, soit 7 officiers, 477 sous-officiers, caporaux et soldats.
Désarmé en 1915 comme le reste des forts de la région, seule une tourelle de 155 est encore utilisable après 1915. Le 21 février 1916, la bataille de Verdun commence. Le fort est bombardé par des obus de gros calibres (380 et 420). Le 25 février, le fort est pris par les Allemands, sans combat.

Le fort de Douaumont domine le champ de bataille sur les deux rives. Il est entouré d'un réseau de barbelés de 30 m de large sur piquets métalliques. Observatoire de premier ordre, il sert d'abri, de dépôts pour le matériel. Il est équipé de cuisines, de dépôts de munitions, et de quoi assurer une vie de caserne au centre d'une bataille d'artillerie.

Les bombardements français pour reprendre le fort sont intenses, « un coup de 400 perça la dalle, la couche de sable, ainsi que la voûte de maçonnerie ».
Le fort de Douaumont est le théâtre durant cette période d'occupation allemande d'un événement dramatique, à la suite d'une attaque française particulièrement violente où le 52ème Infanterie Régiment a du se retrancher dans le Fort. Il est à ce moment surpeuplé et les infirmeries bondées. Dans la nuit du 8 mai, trois explosions violentes retentissent à l'intérieur du fort, tuant 679 combattants allemands, faisant plus de 1 800 blessés. Ces corps emmurés sont toujours présents dans le fort aujourd'hui.
Le fort, de « forteresse protectrice » devient pour les Allemands « un couvercle de cercueil ».

Le 24 octobre 1916, Le Régiment d'infanterie Coloniale du Maroc reprend le fort sans combat.

Des travaux sont entrepris par le génie, malgré les bombardements de l'artillerie allemande. Il s'agit d'une part, de creuser des galeries assez profondes pour permettre l'organisation de casernements souterrains à l'abri des bombardements. D'autre part, de permettre l'accès au fort dans toutes les circonstances, même au plus fort des bombardements d'où creusement de tunnels d'accès débouchant environ entre 300 et 500 m du fort.

On améliore les conditions de vie du fort, les casemates sont éclairées par un groupe électrogène, on creuse des puits pour l'eau.
A l'Armistice le fort est toujours en travaux. L'analyse de la résistance du fort aux bombardements servit de base à la fortification de la ligne Maginot.

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