Les ponts sur la Charente
Le pont transbordeur
La traversée de la Charente au niveau de Rochefort a de tous temps été une nécessité, et l'augmentation continue du trafic a rendu la traversée par bac (à rame puis à moteur) obsolète. Il a donc fallu, dès le milieu du XIXe siècle, envisager une autre méthode. Le problème était en effet complexe car il fallait concilier la circulation terrestre (l'axe Bordeaux-Nantes, mais aussi la desserte d'Échillais Soubise...) à la circulation maritime (le tirant d'air des bateaux à voile qui devaient rejoindre les ports de Rochefort et Tonnay-Charente était important). Après l'étude de plusieurs projets, c'est le « système de pont à transbordeur » qui fut choisi en premier. Il sera suivi ensuite de deux autres ouvrages.
Ce pont, dont le système fut proposé par l'ingénieur Ferdinand Arnodin (1845–1924), a été inauguré le 29 juillet 1900, après 27 mois de construction.
Ce pont repose sur deux pylônes métalliques hauts de 66,25 mètres et situés de part et d'autre de la Charente. Un tablier de 175,50 mètres de long, culminant à 50 mètres au-dessus des plus hautes eaux, relie ces deux pylônes entre eux. Une nacelle suspendue à ce tablier permet alors aux passagers de passer d'une rive à l'autre.
Lors de son ouverture, ce pont qui avait coûté 586 500 francs de l'époque, pouvait contenir à chaque traversée, 9 voitures à 2 attelages et 50 personnes ou 200 personnes. Sa capacité était de 26 tonnes. La traversée durait à l'époque, temps d'embarquement et débarquement compris, 40 minutes.
Mais l'augmentation continue du trafic eut raison du transbordeur, et en 1967, il fut remplacé par le pont à travée levante et en 1975, un budget de 1,4 millions de francs fut alloué à sa démolition. Le pont sera finalement classé aux monuments historiques en 1993, 7 millions de francs seront utilisés à la rénovation globale. Aujourd'hui, le pont est de nouveau en activité pour son atout touristique. Il est exclusivement ouvert aux piétons et aux vélos. La traversée est payante (2,20 € l'aller-retour pour un adulte) et dure 4 minutes et demi. Coté Rochefort, le local du moteur électrique abrite un petit restaurant ouvert en saison.
Le transbordeur est apparu dans le film de Jacques Demy, Les Demoiselles de Rochefort.
Pont à travée levante
Un pont à travée levante fut construit à quelques dizaines de mètres en aval du pont transbordeur. Il a été démonté en 1991. Le tablier de ce pont était situé à quelques mètres seulement au-dessus de l'eau, mais il pouvait s'élever sur toute sa longueur afin de permettre le passage des bateaux. Cette opération était cependant relativement longue et causait des difficultés de circulation pour les personnes souhaitant traverser la Charente.
Le sentier des Guetteurs vous invite à la balade, ces statues réalisées par trois artistes - Benoit HAPIOT, Hélène YOUSSE et Johannes ZACHERL- sont des clins d'oeil à l'histoire locale. Côté Rochefort, retrouvez le nouveau "guetteur" de l'année : une oeuvre en hommage aux ouvriers du chantier de restauration (rappel de la photo mythique "Lunch atop a Skyscraper" prise à New York).
" Gardiens du Pont Transbordeur et messagers en bord de fleuve. Passeurs de rêves et d'imaginaires."
Viaduc de Martrou.
Ce pont construit en 1991 est situé en aval du pont transbordeur. Il y eut donc un temps trois ponts alignés sur la Charente à ce niveau, mais le pont central levant de 1967 a finalement été démoli. Après avoir été payant pour les véhicules non immatriculés en Charente-Maritime, le viaduc est gratuit pour tous les véhicules depuis le 1er janvier 2004. Ainsi, le trafic routier a plus que doublé en deux ans et les ralentissements entre le viaduc et la sortie de l'autoroute venant de La Rochelle sont presque quotidiens.
Le viaduc permet le franchissement de la Charente en deux minutes pour se rendre vers Royan ou l'île d'Oléron dans un sens et vers Rochefort et La Rochelle de l'autre.
Un projet de contournement de Rochefort, par l'est, est à l'étude. Il pourrait permettre un désengorgement du trafic automobile du viaduc de Martrou ainsi qu'une liaison directe entre La Rochelle et le futur aéroport départemental de Saint-Agnant d'une part et Royan de l'autre. Le projet est contesté par une association de riverains et des élus écologistes locaux qui lui préféreraient un prolongement de la liaison ferrée cadencée existant déjà entre Rochefort et La Rochelle.
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