Château de Montrottier
Le château de Montrottier, à l'origine maison forte, se dresse sur la commune de Lovagny en Haute-Savoie à une dizaine de kilomètres à l'ouest d'Annecy, près des gorges du Fier.
Le donjon, le corps de logis des Chevaliers et la tour de la Religieuse font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 1er septembre 1919. Les terrains entourant le château font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 5 janvier 19353. La ferme et les bâtiments composant le château à l'exception des parties classées font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 3 novembre 1987.
Le château est situé dans l'avant-pays savoyard, pays de l'Albanais entre le Rhône et les préalpes calcaires. Il est perché sur une colline qui domine toute la contrée. Du chemin de ronde, la vue embrasse la campagne vallonnée et s'étend au-delà des montagnes qui dominent le lac d'Annecy jusqu'au mont Blanc.
Sur un piton rocheux, qu'encercle l'ancien lit du Fier ; « la Grande-Fosse ». Il surveillait le passage de la rivière sur la route reliant Chambéry à genève.
Les bâtiments du château furent édifiés entre le XIIIe et le XVe siècle.
Il fut la résidence des seigneurs de Montrottier dont il porte le nom jusqu'au milieu du XIIIe siècle et passe à la famille de Grésy qui le donne en 1425 à Amédée VIII, qui le revend à Pierre de Menthon. Ce dernier va faire effectuer beaucoup de travaux de construction et de rénovation.
La famille de Menthon-Montrottier conservera le château jusqu'à la Révolution. Date à laquelle il sera vendu comme bien national à un consortium genevois puis à Bénédict Dufour. La famille Dufour le vend en 1839 au baron Jules de Rochette, dont l'épouse fera aussi d'importants travaux, en remaniant le « Logis des Comtes » et en remplaçant l'escalier du « Logis des Chevaliers » par un escalier d'honneur. Il est vendu en 1876 à Victor Frèrejean, qui achève le grand escalier.
En 1906, par le décès de Marie-Louise Marès, le château devint la propriété de Léon Marès qui fut un grand collectionneur d'objets d'art. À sa mort, en 1916, il le légue, avec ses collections, à l'Académie florimontane. Celle-ci en est encore aujourd'hui propriétaire.
C'est une forteresse pentagonale autour d'un donjon cylindrique à mâchicoulis et courtines et qui constitue un bel exemple de l'architecture médiévale savoyarde.
Au XIIIe siècle, fut construite une enceinte hexagonale, protégée au nord par les gorges du Fier, comportant une tour carrée, la « Tour des religieuses », ainsi qu'un bâtiment pour le corps des gardes. Les poutres de la tour ne furent pas incrustées dans les murs mais seulement posées sur des corbeaux, afin d'évacuer l'humidité et permettre un changement plus facile.
Au XIVe siècle est ajouté une tourelle d'angle à la « Tour des religieuses » afin d'abriter un escalier à limon suspendu.
Sous Pierre de Menthon est construits le « Logis des chevaliers », le « Logis des Comtes », et le donjon central à mâchicoulis : 33,5 m de haut pour une circonférence de 30,6 m ; comprenant 5 salles superposées et accessible par une passerelle de bois depuis le premier étage du « Logis des Comtes ». Il fit aussi effectuer la réfection des courtines.
Ils dateraient du XIVe siècle mais au XIXe siècle la baronne de Rochette les a fait reprendre par l'architecte Delimoges.
Le parc du château a fait l'objet d'un pré-inventaire au titre des monument historique le 5 janvier 1935
Le château contient de vastes collections d'armes et d'armures, de faïences, porcelaines et verreries, de tapisseries (dont des tapisseries des Flandres), de meubles d'époque, de dentelles, ainsi qu'une collection d'objets rares d'Extrême-Orient et d'Afrique, réunis par Léon Marès, l'un des derniers grands collectionneurs de la fin du XIXe siècle. Il comprend dans ses collections quatre bas-reliefs en bronze, datant de la renaissance allemande, de Peter et Hans Vischer, célèbres fondeurs à Nuremberg, au XVIe siècle.
Il se visite de mars à octobre.
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