Romenay

Comme Cuiseaux et Louhans-Châteaurenaud, Romenay fait partie des charmantes petites cités médiévales de la Bresse Bourguignonne. Ce village est un bel exemple de l’architecture traditionnelle bressane puisque les bâtiments sont construits en briques et pans de bois. Emprunter la porte d’Orient ou d’Occident, c’est pénétrer dans un village qui a conservé son aspect fortifié du XVIème siècle comme en témoignent les remparts et la tour de guet. Romenay fit sa renommée autour de son folklore et de son patrimoine, le désignant « Village Rural de France » en 1937, à l’Exposition Universelle de Paris. La visite continue en dehors des murs avec la Ferme du Champ bressan, l’un des rares bâtiments à vocation agricole classé « Monument Historique » et « Musée de France ». Elle possède l’une des rares cheminées sarrasines de la Bresse Bourguignonne.

Romenay fait partie de la Bresse bourguignonne. Par sa superficie, elle est la commune la plus grande de toute la Bresse et la 7e de toute la Saône-et-Loire et possède donc de très nombreux hameaux.

L'église du XIIe siècle, placée sous le vocable de saint Martin, qui présente la particularité d'abriter un carillon de cloches, faisant de cet édifice le deuxième du diocèse d'Autun le mieux pourvu en cloches (neuf en tout

Dans la « Grande Rue », l’église Saint-Martin s’élève sur des vestiges gallo-romains. Les premières constructions datent du XIIème siècle, y compris la porte latérale réalisée en pierre rose de Préty. L’église contenait plusieurs chapelles commanditées par les familles nobles de Romenay. Chacune abritait un autel dédié à la figure sainte proche de la famille (Saint Pierre, Saint Martin, Saint Georges…). Victime de pillages, d’incendies et de la foudre, l’église fut rénovée maintes fois grâce aux donations des riches familles du village. En 1793, plusieurs partisans révolutionnaires démolirent entièrement le clocher. Soixante-treize années passèrent avant la reconstruction d’un nouveau clocher de forme octogonale comportant fièrement l’épitaphe suivante : « renversé par quelques uns en 1793, relevé par tous en 1866 ».

Une maison à colombages, de la fin du XVIe siècle, curieusement penchée

La Maison Penchée - Galerie des Arts est une véritable curiosité du village. Cette maison à colombage du XVIème siècle présente une forte inclinaison à partir de la sablière (second niveau). L’épanchement de la partie haute est devenu de plus en plus important au fil des années. La cause ? Tout cela reste très incertain, (les matériaux, un glissement de terrain, peut-être la Vouivre...). Cette maison fut entre autre un cabaret avant la première guerre (Le Chat noir !) et une menuiserie de 1914 à 1970. Elle est désormais l’atelier de peinture de Gérard Jacquet.

Porte d'Occident

Après la Révolution et l’Empire, la ville étouffe entre ses remparts. Le trafic grandissant, avec le passage fréquent de chevaux, de charrettes à bras et de chars, le conseil municipal demande au préfet l’autorisation de vendre les deux portes en vue de les démolir. La permission est accordée en 1824. La population n’est pas consultée. Madame Gonet, propriétaire d’un côté de la tour refuse l’indemnité de 60 francs et sauve ainsi la porte d’Occident. La porte est construite en carron.
La fabrication des carrons se déroulait en plusieurs étapes selon le nombre de tuiles ou briques à fabriquer : il fallait d’abord récupérer la terre et la laisser sécher. Avec l’aide d’un cheval ou d’un boeuf attelé à une grande roue, les mottes étaient déjà écrasées. Venaient ensuite :
• le mouillage pour avoir une pâte souple que l’on ajustait dans des moules à briques ou des formes à tuiles ;
• le séchage dans le hangar de la carronnière. Cette opération prenait plusieurs semaines ;
• le remplissage du four et la mise en cuisson, qui pouvait durer aussi de nombreux jours, refroidissement compris.

Grande Rue 

ans la première partie du XXème siècle, la "Grande Rue" disposait de nombreux commerces : bijouterie, chapellerie, banque, magasin de meubles, café, quincaillerie, boutique de fourrures, photographe, et de nombreuses épiceries. Les jours de marché, ce sont des milliers de paysans qui déferlaient dans cette rue pour faire les emplettes de la semaine

Porte d'Orient

La porte d'Orient donne accès à une longue rue étroite bordée de maisons. Elle a été construite avec de grosses briques : les carrons. Avant de fortifier les villes, de construire un château et des remparts, il fallait d’abord faire une carronière. C’est à Saint Trivier de Courtes (village situé à 5 km dans le département de l'Ain) que celle-ci fut construite. Le Duc de Bourgogne passa une commande de 250 000 carrons, ce qui est colossal pour une petite ville comme Romenay. Les remparts se sont construits progressivement au gré des livraisons.
Les carronnières se présentent toutes de la même manière : très basses, des piliers en guise de murs, un toit qui descend pratiquement jusqu’à terre avec une charpente superbe et, bien sûr, un four ! Installées sur les lieux même d’extraction, les carronnières étaient conçues pour être vagabondes, posées sur le sol, sans fondations. 

Fontaine 

Le marché aux volailles se tenait autour de la fontaine. La Volaille de Bresse est la seule à possèder une AOP. Elle est reconnaissable à ses plumes blanches, sa crête d’un rouge vif et ses pattes bleues. Elevée en liberté, elle doit sa chair succulente à une nourriture saine à base de petit lait et de farine de maïs et céréales. Le secret : sortir les poulets très tôt le matin pour qu’ils dévorent les vers montés à la surface pendant la nuit et qui n’ont pas eu le temps de redescendre dans le sol. Un très bon apport en protéine !

Château des Evêques

L'ancien château des évêques de Mâcon et barons de Romenay fut remplacé au début du XVIIIème siècle par une importante résidence seigneuriale qui accueille aujourd’hui les bureaux de la mairie et une partie de l’école municipale. C’est un bâtiment en forme de U, autrefois agrémenté d’un immense jardin à la française. Ce château épiscopal et ses dépendances furent vendus comme biens nationaux au citoyen Montmessin, en l’année 1791. Le Clos du château fut rasé et devînt une place de marché où l’on vendait du beurre, d’où son appellation : « La place du beurre ». Après avoir appartenu à la famille de La Boulaye sous le Premier Empire, la demeure fut confiée à la ville en 1865.

Maison du lieutenant Juge

A partir du XIVème siècle, les seigneurs nommaient des lieutenants juges pour rendre les jugements et régler les litiges entre les habitants. Ils levaient également les différents impôts dans les fiefs de la Baronnerie de Romenay. On estime qu’il y avait 15 impôts différents. Le plus célèbre lieutenant juge, fut Gabriel Chavanel, (1641-1709) qui a écrit l’histoire de Romenay en 1698. L’un de ces ancêtres romains est Arbanas Haran, dont les armes sont encore visibles sur l’ancien musée du terroir, représentant deux harengs en sautoir.

Maison des Gardes

La maison des gardes est adossée aux remparts. Elle date de deux époques : XVème siècle avec un corbeau en pierre de Lacrost et XVIIIème siècle pour la deuxième époque qui figure au dessus du portillon (1795). On peut voir les nombreuses transformations. Quand les maisons étaient adossées aux remparts, elles avaient une responsabilité particulière de défense. Chaque propriétaire était chargé de défendre une partie des remparts.

Vieux quartier

La population du vieux quartier était composée d'une population assez pauvre. Le mot patois « peutrot » est très ancien et date du Moyen-Age. Il désignait à cette époque les bandits de grands chemins. Plus tard, les "peutrots" désignaient des gens non sédentaires et pauvres. A Romenay, ceux-ci étaient des vanniers et marchands de diverses broutilles. Ils vivaient de travaux divers, de pêche et de braconnage.

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