Ragondin

Le ragondin (Myocastor coypus) ou castor des marais (appelé aussi autrefois myopotame), est un mammifère originaire d'Amérique du Sud, introduit en Europe au XIXe siècle pour l'exploitation de sa fourrure. Tous les individus présents en Europe proviennent d'évasions ou de lâchers volontaires.
* Poids moyen : 5–9 kg en moyenne 6 kg
* Taille : un corps de 40–60 cm et une queue de 25 à 45 cm.

De mœurs à tendance crépusculaire et nocturne, il peut avoir une activité diurne non négligeable. Présent dans seulement quelques départements français lors de son introduction, il est désormais présent dans plus de 70 départements
Le froid est un facteur limitant et les hivers rigoureux leur sont fatals. D'origine tropicale, l'organisme du ragondin n'est pas adapté au gel comme celui du castor. Lors d'hivers rigoureux, de nombreux ragondins ont la queue qui gèle, ce qui dégénère en gangrène mortelle.

Le ragondin est reconnaissable à ses quatre grandes incisives orange tirant sur le rouge.

Dans son environnement d'origine, les populations de ragondins sont régulées naturellement par ses prédateurs, comme le caïman et le puma. Dans les pays où il a été introduit, il n'a aucun prédateur naturel, tout du moins à l'état adulte. En effet, les jeunes ragondins sont parfois les proies de mammifères prédateurs comme la fouine, ou des oiseaux comme le busard des roseaux et la chouette effraie.

Il se distingue du rat musqué par sa taille plus importante et par la section de sa queue, ronde chez le ragondin alors qu'elle est ovale chez le rat musqué.

Le ragondin est un animal préférant vivre dans les milieux aquatiques d'eau douce
Il creuse un terrier de 6 à 7 m le long des berges. Ce terrier possède en général plusieurs entrées, dont une subaquatique. Dans certaines régions à très forte densité de ragondins, et lorsqu'il a à sa disposition un vaste réseau de fossés et canaux, les terriers du ragondin participent à la déstabilisation des berges. Par la quantité de terre exportée dans l'eau à chaque terrier creusé, le ragondin provoque également l'accélération du comblement des fossés et canaux. Il utilise parfois les terriers déjà creusés par le rat musqué, avec qui il entre parfois en concurrence. Il peut également construire des huttes de feuillages.

Rongeur herbivore, son régime est normalement constitué de céréales, de racines, d'herbes ou autres. Néanmoins, il s'adapte très vite aux ressources disponibles sur son territoire. Il consomme ainsi une grande quantité de poacées, notamment des céréales comme le maïs, le blé. Exclusivement herbivore, il peut toutefois, occasionnellement, manger des moules d'eau douce.

Dans son habitat naturel, le ragondin atteint sa maturité sexuelle vers six mois, mais est mature dès deux à quatre mois en captivité. Les mâles sont actifs sexuellement toute l'année. La femelle a deux ou trois portées par an de cinq ou sept petits en moyenne. Elle les allaite pendant sept à huit semaines. Fait particulier, ses mamelles sont déportées vers les flancs au lieu d'être placées sous le ventre comme chez la plupart des mammifères, ce qui lui permet de nager avec ses petits accrochés aux tétines. Le ragondin ne vit jamais seul.

Le ragondin, par son mode de vie et sa qualité d'espèce invasive, influence et transforme considérablement son habitat, et est classé parmi les nuisibles dans plusieurs pays européens, dont la France.

Il est accusé en particulier de :

* Dégradation et mise à nu des berges favorisant leur érosion progressive
* Fragilisation des fondations d'ouvrages hydrauliques par le réseau de galeries
* Dégâts causés aux cultures (céréales, maraîchage, écorçage dans les peupleraies...)
* Menace sur certaines espèces végétales (surtout aquatiques) à cause d'une surconsommation
* Destruction des nids d'oiseaux aquatiques
* Possibilité de transmission de maladies telles que la douve du foie ou la leptospirose

Dans certaines régions, il a fait l'objet de plans de lutte collectifs, à l'échelle de dizaines de communes. Les méthodes de lutte contre le ragondin sont les mêmes que celles autorisées pour les autres espèces nuisibles : tir au fusil, tir à l'arc, piégeage, déterrage... L'empoisonnement, interdit depuis 2006[9], a été responsable d'importantes nuisances sur l'environnement, tuant d'autres animaux et représentant un risque sanitaire pour l'homme[